Le coup de foudre romantique

Le coup de foudre romantique

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Il suffit d’un regard pour que plus rien n’existe autour de nous. C’est l’amour au premier regard, « die liebe auf den ersten Blick », « love at first sight ». Une expérience universelle donc, qui nous fait perdre nos moyens et affole nos hormones. Mais comment définir le fameux « coup de foudre » ? Est-il vraiment le fruit du hasard ? Et forcément synonyme d’amour ? Peut-on encore y croire, passé la cinquantaine ? C’est à ces interrogations que nous tenterons de répondre dans cet article.

 

Comment reconnaitre un coup de foudre ?

Un simple jeu de regards et voilà votre corps qui s’emballe ? Ce sont les jambes qui flageolent, le cœur qui bat la chamade, le regard qui se voile, les mains moites, le rouge aux joues, voire la nausée. Quand on parle de « foudre » … ! Car oui, le coup de foudre nous tombe littéralement dessus, et ce qui le caractérise, c’est l’immédiateté, l’intensité, le caractère complètement inattendu et irrésistible de la rencontre. On pourrait aussi citer l’état « obsessionnel » qui l’accompagne : plus rien n’existe, à part « cet autre » ; cette impression de déjà-vu, comme si nous le connaissions depuis toujours ; ou encore l’insatiable curiosité que nous ressentons à son égard : nous voulons tout connaitre de lui. Peut-être avez-vous vécu un coup de foudre il y a longtemps, mais cette sensation ne vous a jamais quitté(e), ou c’était hier et vous en êtes encore tout émoussé(e) ? Car on ne sort jamais vraiment indemne d’une telle expérience de vie.

 

Un pur fruit du hasard ?

Ce choc émotionnel qu’est le coup de foudre résulterait d’une réaction chimique : lors des différentes phases successives qui l’accompagnent, plusieurs hormones liées au désir, au plaisir, à l’hyper vigilance et à l’attachement entrent en jeu, comme la noradrénaline, la dopamine, la phényléthylamine, ainsi que diverses zones cérébrales liées à l’activité sensible et émotionnelle. Certains psychologues, à l’instar de Maryse Vaillant, soulignent également le rôle important de l’inconscient dans une rencontre de ce type. Elle explique que nous percevrions dans le sujet que nous rencontrons, « bien plus qu’une personne : il porte tout un scénario de désirs et la promesse de réaliser des rêves. (…) La manière de se tenir, de se comporter, de parler, illustre un personnage imaginaire, le scénario d’une relation possible ». Et d’ajouter : « Si le coup de foudre donne l’impression d’être téléguidé par le destin, il est plutôt issu de nos désirs secrets les plus inconscients, ce qui est certes moins romantique ».  On observe également qu’un coup de foudre survient souvent à une période charnière de notre vie. Lorsqu’on est engagé dans une relation qui s’essouffle, que l’on est à un carrefour déterminant de notre existence, que des doutes nous assaillent. Lorsqu’on est, en somme, fragilisé, vulnérable, en manque de quelque chose ou de quelqu’un. Le hasard ne fait donc pas tout !

 

Coup de foudre, promesse de jours heureux ?   

Le coup de foudre est une telle expérience de vie qu’il a nourri depuis l’Antiquité l’inspiration de nombreux poètes, écrivains, scénaristes, etc. Qui n’a pas été ému par la rencontre de Frédéric Moreau et Mme Arnoux dans l‘Éducation sentimentale ou n’a pas rêvé d’être à la place de Julia Roberts et Hugh Grant dans « coup de foudre à Notting Hill » ? Et pourtant dans la vraie vie, les coups de foudre ne débouchent pas toujours sur des jours heureux. Une certaine brutalité émane d’ailleurs de cette expression : on parle de « coup » et de « tomber » amoureux. Cette situation peut en effet être douloureuse. Si les sentiments ne sont pas réciproques et que le coup de foudre est à sens unique. Le traumatisme qui s’en suit peut même nous empêcher de vivre d’autres relations par la suite. Si l’un ou les deux sujets sont déjà engagés dans une union : la rencontre aura sans doute des conséquences amères pour les autres partenaires, et pour l’ensemble de la famille le cas échéant. D’autre part, une relation qui démarre de manière si fracassante n’a-t-elle pas plus de chances de faire « pschitt » ? En nous confortant dans l’idée que nous sommes fait l’un pour l’autre, nous aurons peut-être alors tendance à laisser la relation couler d’elle-même avant de nous en mordre les doigts et de nous apercevoir qu’au contraire, une relation se nourrit, s’entretient, que l’amour est le résultat d’une connaissance approfondie de l’autre, qu’il est basé sur la confiance, le respect et l’engagement… Donc si le coup de foudre nous rend heureux et euphorique, il n’est en revanche pas un gage de relation durable.

 

Le coup de foudre après 50 ans

Certains, peut-être blasés par des expériences passées décevantes ou simplement devenus trop « frugaux » en amour, vous diront qu’ils ne croient plus au prince ou à la princesse charmant(e). Or, il n’y a pas d’âge pour vivre un coup de foudre ! Les seniors d’aujourd’hui sont en forme, actifs et veulent profiter de la vie et de ses plaisirs. Une personne mature qui a déjà en grande partie construit sa vie se laissera d’ailleurs peut-être plus facilement happée par la magie d’une rencontre fulgurante car elle a moins à perdre et ne craint pas les conséquences d’une telle expérience. Les seniors ont aussi souvent une vision moins conservatrice du couple ; ils sont parfois prêts à vivre chacun chez soi. Alors l’idée d’un coup de foudre peut pimenter l’existence et être perçue de manière très positive ! Et même si l’on parle de l’amour au premier regard, de nombreux membres du Club-50plus ont connu un coup de foudre téléphonique ou via leur messagerie. Et de manière plus classique, lors d’une rencontre organisée dans le cadre des groupes régionaux !

Avez-vous déjà vécu un coup de foudre ? Dans quel contexte ? Cela a-t-il donné naissance à une relation durable ? Y croyez-vous encore ? Vos témoignages nous intéressent !

 

Photo© Adobe – Auteur : Anastasila Krivenok

charlotte4575, 12.05.2022