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Cette situation, causée par une rupture temporaire ou définitive, comme un déménagement, une histoire de cœur qui prend fin ou un décès entraine en chacun de nous une souffrance plus ou moins intense. Comment appréhender cette absence, l’accepter et vivre avec ? Nous tenterons d’apporter quelques réponses dans cet article.
Séparés par les kilomètres
Depuis mon déménagement à Munich en 2001, l’absence de ma famille et de mes amis pèse toujours autant sur mon quotidien et ce, malgré les années qui passent. Les rencontres organisées une ou deux fois par an et les rendez-vous sur Skype font place aux rencontres spontanées : plus possible de « passer » pour un boire un verre. Pour pallier cette absence, il importe de se manifester souvent pour prouver que l’on n’oublie pas la personne qui nous manque : un petit sms ou e-mail de temps à autre entretient cette relation. Planifier un voyage pour se retrouver est évidemment un projet qui procure de la joie. Nos vies se poursuivent séparément, il faut trouver un équilibre et s’organiser en conséquence. Au-delà de l’absence d’êtres aimés, on peut également ressentir l’absence d’une culture, d’une mentalité ou d’un art de vivre.
Gérer l’absence d’un amour perdu
Vous l’aimiez passionnément. Depuis qu’elle/il est parti(e), le monde s’est écroulé autour de vous. Ça vous prend aux tripes, vous êtes au plus mal. Vous vivez un bouleversement que personne d'autre que vous ne peut véritablement ressentir. Si vous avez besoin de solitude pour vivre votre chagrin, informez votre entourage sur votre état. Prenez le temps nécessaire pour gérer vos émotions : laissez votre colère s'exprimer, vos pleurs éclater. Soit vous acceptez cette histoire en héritage, vous vous remémorez les meilleurs souvenirs et cela vous fait du bien ou au contraire ces souvenirs réactivent le sentiment d'abandon et accentuent votre tristesse. Respecter la mémoire d’un amour perdu est néanmoins une démarche nécessaire et saine pour aller de l’avant.
L’absence suite à un décès
Nous sommes tous confrontés un jour ou un autre de notre vie à la perte d’un être aimé. Le deuil se fait en plusieurs étapes. Cela commence par le déni, la personne nie la réalité et est incapable de réagir. Puis suit la phase de la protestation : colère, incompréhension, sentiment d’injustice, culpabilité, recherche un sens à cette perte. Ensuite s’installe une grande tristesse, de l’impuissance, du repli sur soi, un désintérêt général. Cette période peut être très longue avant que surgisse l’étape de la réorganisation et de l’adaptation, dans laquelle la personne retrouve peu à peu sa capacité à avoir du plaisir et entrevoit la possibilité de nouveaux projets. Elle s’ « adapte » à sa nouvelle situation, s’approprie l’héritage de l’être absent, en reprenant par exemple à son compte les talents appréciés chez l’être disparu.
Apprivoiser l’absence
Par ce que le temps est censé atténuer la douleur et que ce dernier passe plus vite en étant occupé, il faut réagir en planifiant des projets à mettre en œuvre, en changeant ses habitudes ou encore en faisant preuve de créativité. Il faut s’efforcer de chercher des voies vers lesquelles on pourra s’épanouir sans l’autre. En prenant soin de soi, nos émotions face à ce vide seront plus facilement gérables. Avoir des journées structurées, une vie bien remplie aidera à surmonter ce manque et à ne pas trop broyer du noir : essayer par exemple un nouveau sport, participer à des ateliers, découvrir ou redécouvrir le plaisir de lire. Faire preuve de créativité en réalisant un album de photos retraçant la vie de votre proche disparu, créer une œuvre d'art comme une peinture ou une sculpture ou encore écrire des poèmes. Certains leur écrivent même des lettres, d’autres remercient la personne pour ce qu’elle a donné de bon.
Dans tous les cas de figure, autorisez-vous à vivre votre chagrin et acceptez les émotions qui vous envahissent. Vous ne pourrez pas effacer cette douleur si vous ne vous donnez pas le temps de vivre la souffrance générée par cette absence. Une amie ayant perdu sa fille unique dans un accident de voiture, me racontait que pour surmonter sa douleur, elle avait trouvé refuge dans le sport. Par ailleurs cette femme parle toujours de sa fille, de ses défauts comme de ses qualités, un moyen d’honorer son souvenir, de la faire encore exister.
Je vous laisse méditer sur cette citation de Marcel Proust : « L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ? ».
Et vous, comment arrivez-vous à surmonter l’absence d’un être aimé ? Souhaitez-vous nous apporter votre témoignage ?
Photo © Fotolia – Auteur : Cyrano
charlotte4575, 09.08.2018