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Comment rester épanouie après 50 ans ? Les normes imposées par la société mais aussi une certaine « réalité » peuvent engendrer un véritable malaise chez la femme mature. Nous nous concentrerons dans cet article davantage sur les femmes puisque les hommes peuvent contrer beaucoup plus facilement les rouages du temps. Alors à 50 plus, faut-il dire adieu au jeu de la séduction ? La femme de 50+ devient-elle invisible ? Quelle solution adopter pour mieux vivre ce virage de la vie ?
Société et médias
On le sait, les médias ont une facilité à standardiser les modes de pensées de la société. Ils participent en quelque sorte de façon directe ou indirecte à l'émergence de valeurs afin de dicter notre mode de vie ou de penser. Outre les magazines ou autres médias prônant continuellement la “jeunesse éternelle”, les femmes de 50 plus ont de quoi se faire du mouron lorsqu’elles entendent les propos de certains, comme récemment ceux de l’écrivain et chroniqueur Yann Moix, : « Je vous dis la vérité. À 50 ans, je suis incapable d'aimer une femme de 50 ans. (...) Je trouve ça trop vieux. Quand j'en aurai 60, j'en serai capable. 50 ans me paraîtra alors jeune ». Et il ajoute: « Je préfère le corps des femmes jeunes, c'est tout. Point. Je ne vais pas vous mentir. Un corps de femme de 25 ans, c'est extraordinaire. Le corps d'une femme de 50 ans n'est pas extraordinaire du tout ». Certes cela ne fait pas plaisir à entendre mais cet homme ne dit-il pas à voix haute ce que la majorité des hommes pensent tout bas ?
Le corps vieillissant doit-il dire adieu à la séduction ?
À cet âge beaucoup de femmes se sentent obligées de lutter contre le poids, les rides, la fatigue, la fragilité émotionnelle, les sautes d’humeur, etc. pour continuer à allier allure et élan. Elles y laissent, disent-elles, beaucoup de plumes, sans pour autant gagner la partie… Il n’est pas rare que nombre de ces « guerrières » décident de lâcher, d’accepter. Accepter qu‘elles possèdent désormais un superpouvoir: l’invisibilité. Effectivement, force est de constater qu’une femme quinquagénaire et plus devient subitement invisible. Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute considère dans son ouvrage « Maintenant ou jamais! La transition du milieu de vie », que le sentiment de bien-être à cet âge descend au plus bas. Ce dernier n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, la crise des 50 ans est aussi déstabilisante que l’adolescence. Mieux, selon le spécialiste, le sentiment général de bien-être atteint son niveau le plus bas à cet âge et remonte après ! La grande différence entre l’homme et la femme, poursuit le psychiatre, c’est que la femme, soumise à la ménopause, y est confrontée sans délai, alors que l’homme, intact physiquement, peut se bercer d’illusions à 50 ans. Mais tôt ou tard, il devra lui aussi affronter ce moment de restructuration relativement violent, puisqu’il consiste à « abandonner son ancien moi pour une nouvelle fondation ». Il existe heureusement des femmes qui vivent très bien cette transition. Elles continuent à être épanouies, à se sentir séduisantes et font montre d’un dynamisme à toute épreuve. Comment s’en inspirer ?
A la recherche d’un nouvel équilibre
Jusqu’à 50 ans, l’être humain est tourné vers l’extérieur. Il construit ses vies professionnelle, personnelle et sociale et existe essentiellement dans le regard de l’autre. Du coup, il est dans une recherche constante de séduction. Dès 50 ans, explique Christophe Fauré, le mouvement s’inverse. L’être humain se tourne vers lui-même et cherche à satisfaire ses propres aspirations. Ce n’est pas de l’égoïsme, explique le thérapeute, mais la prise en compte de son «moi» intime, qui a spontanément été mis en berne lors de la première phase de vie. Voilà une réflexion que l’on peut interpréter de manière positive ! Ainsi bien vivre cette transition passerait par un intensif travail intérieur mais également par le détachement et l’autonomie. Les aspirations sont nouvelles et peuvent se traduire par exemple par des réalisations artistiques, un grand voyage, une quête spirituelle, une nouvelle manière d’organiser ses journées, etc. Ces nouvelles préoccupations ont l’avantage de nous détourner tout naturellement des codes imposés par la société qui ont tendance à nous éloigner d’un bonheur pourtant à portée de main.
Positivons…
On ne peut rien changer aux outrages du temps. Alors inutile de se plaindre, il est très important de pratiquer une activité sportive régulière pour bien vieillir après 50 ans. Une solution bonne pour le corps, mais aussi très stimulante pour l’esprit car elle nous permet de découvrir de nouveaux plaisirs et de nouvelles sensations. Le sport aide à apprendre à accepter ces changements avec sérénité et à ne pas se focaliser sur les aspects négatifs.
À 50 ans, on est loin d’être vieux, le corps est encore dynamique et l’esprit aussi. Ce sont là deux bonnes raisons de ne pas se morfondre. Démarrer de nouvelles activités ou se découvrir de nouvelles passions contribuent à notre équilibre. On fait ainsi des choix plus éclairés et plus en phase avec notre « moi intérieur ».
Que vous inspire ce sujet ? Mesdames, comment vivez-vous les outrages du temps ? Messieurs, vos témoignages sont particulièrement les bienvenus…
Photo © Fotolia – Auteur : Ghostdom
Betty_Nelly, 07.02.2019