La mauvaise humeur

La mauvaise humeur

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Bouchons, métros en retard, pluie imprévue, enfants qui pleurnichent... Tout peut nous mettre de mauvaise humeur. Si nous mettons ces instants bout à bout, ils représentent une longue durée dans nos vies, selon un sondage mené par la société Healthspan.

Nous voilà bon pour la ride du lion pour plusieurs heures. Nous connaissons tous et toutes ces banalités comme la panne de réveil, le PV, le bus bondé. Si nous comptabilisons ces moments, nous passerions au total 10 jours par an à être de mauvais poil. Cela représenterait cinq heures par semaine. Et parmi les motifs d'énervement relevés par cette étude, certains sont révélateurs du rôle des femmes dans notre société.

 

Pourquoi sommes-nous mal lunés ?

 

Le journal anglais Telegraph se penche sur ce sondage qui a interviewé 1000 femmes et  1000 hommes sur ce qui les mettait de mauvaise humeur. Côté féminin ? Les grands classiques : le passage sur la balance, la météo catastrophique, l'ordinateur qui ne fonctionne pas, l'ongle cassé... Mais aussi des contrariétés qui mettent en évidence la réalité du quotidien : « les enfants qui n'écoutent pas », « un partenaire pas assez à l'écoute », « savoir quoi faire à dîner », « les tâches ménagères », « la pression de son supérieur » ou encore « le manque d'aide ». Selon le sondage, une femme sur sept s'estime plus souvent en colère qu'heureuse.

Pour les hommes la mauvaise humeur vient en général de problèmes de travail, de conflits avec les collègues ou le supérieur, la nouvelle voiture égratignée, les enfants bruyants, à partir de 45 ans, l’inquiétude par rapport à leur sexualité.

La façon dont les hommes et les femmes réagissent aux contrariétés révèle aussi les différences de vécu. « Les femmes veulent du temps pour elles, quand les hommes comptent sur leur partenaire pour aller mieux », explique la psychothérapeute Sally Brown.

 

Types de mauvaises humeurs et causes

 

Beaucoup d’entre nous sont confrontés à la mauvaise humeur matinale. Elle correspond à un temps de latence, penser à soi plutôt que de se lancer immédiatement dans la vie sociale. Apparemment peu de gens savent s’accorder ce temps de repos. Un autre aspect : face au sommeil, nous ne sommes pas égaux. Quand certains éteignent la lumière à 22 heures, d’autres n’arrivent pas à fermer un œil avant une heure avancée de la nuit. Ceux-ci ont donc plus de mal à émerger tôt le matin. Quant à la difficulté des grincheux à établir une communication au petit déjeuner, elle a une explication physiologique : Le matin, la tension artérielle des gens « du soir » est encore basse par rapport à ceux du « matin ».

 

Chaque individu a une histoire familiale qui influe sur sa vie actuelle. Pour Sylvie Cady, psychosomaticienne, la cause des matins difficiles peut venir de la famille: « Des levers trop brutaux ou peu affectueux dans l’enfance peuvent conditionner nos réveils d’adultes. » Les matins chagrins ne seraient alors que la répétition de scènes établies depuis notre plus jeune âge. La psychosomaticienne pointe également du doigt un sevrage affectif trop rapide. « Dire trop tôt à un enfant : « Tu te prends en main, tu te réveilles tout seul désormais » peut entraver sa capacité à se lever sereinement. »

 

La mauvaise humeur peut également être liée à la perspective de cette longue journée qui se présente devant nous. « Or, au réveil, tout le monde ne se projette pas de façon négative dans le jour qui vient, rappelle Sylvie Cady, c’est plutôt l’apanage de gens déprimés ou angoissés. » Alors que le sommeil nous offre une bulle salutaire d’oubli, un refuge, le réveil nous ramène brutalement à des réalités plus déplaisantes. Si nous estimons que notre travail n’a pas de sens, difficile de se réjouir une fois le jour levé

 

 

La mauvaise humeur serait-elle positive ?

 

Les personnes qui laissent libre cours à leur mauvaise humeur auraient une espérance de vie plus longue. C'est ce qu'affirme une étude allemande de l'Université de Jena, publiée dans la revue Journal Health Psychologies. Les chercheurs se sont penchés sur les cas de plus de 6000 personnes, en observant plusieurs paramètres de l'organisme, y comprit leur humeur. Chez les patients qui contiennent le plus leurs émotions négatives, ils ont pu observer une hausse cardiaque. Avec le temps ce phénomène pourraient favoriser les risques d'hypertension ou de maladies cardiaques. Ceux qui intériorisent plus que les autres seraient plus en danger. Les scientifiques les appellent « les répresseurs ». Marcus Mund à la tête de cette étude, explique dans le Daily Mail : « Quand elles sont exposées à des tâches stressantes, elles montrent un rythme cardiaque et un pouls plus élevé que les non-répresseurs et présentent d'autres signes objectifs de stress et d'anxiété. » A forteriori, exprimer ses émotions pourrait rallonger l'espérance de vie. Puisqu'ils ont constaté que les italiens et les espagnols connus pour leurs forts caractères, vivraient plus vieux de deux ans, par rapport aux anglais qui intériorisent plus. Une bonne nouvelle pour la France, passant pour être une nation de grands râleurs.

Nous venons de voir que la mauvaise humeur peut-être positive. Mais elle peut aussi avoir des conséquences graves sur la santé. Elle dérange la digestion et peut provoquer des ulcères. De plus, la mauvaise humeur entraîne une énorme perte d’énergie et pèse de manière non négligeable sur l‘entourage. Alors pourquoi accepter d’être de mauvaise humeur ?

 

 

Quelques conseils pour changer son humeur

 

Nous dominons notre mauvaise humeur lorsque nous y sommes obligés. Par exemple face à son patron on sait se contenir. On ne l’envoie pas « bouler » pour un oui ou pour un non. Mais dans ce cas on est dans la crainte, dans la peur. Or deux émotions gouvernent le monde : La peur et l’amour. Alors si nous nous appuyons sur l’amour pour changer notre humeur?

 

Lorsque sentons la mauvaise humeur monter, respirons ! Plusieurs grandes inspirations suivies d’expirations longues ramènent un peu de calme dans nos esprits.

Ensuite nous pouvons visualiser soit un être cher, soit un endroit calme et paisible où nous nous sentons bien. L’objectif est de faire monter l’émotion de l’amour pour venir détruire cette émotion néfaste qu’est la mauvaise humeur.

 

L‘amour est une émotion tellement puissante qu’elle ôte toutes forces aux autres émotions.

Nous voyons bien que la mauvaise humeur n‘est qu‘ une façon de penser. Personne ne nous oblige à être de mauvaise humeur. Les circonstances extérieures sont bien là, mais c’est notre réaction qui est importante. Il y a une maxime qui souligne bien ce fait : « Si vous ne pouvez pas changer le sens du vent, vous pouvez changer le sens de la voile »

Ce qui est important ce n’est pas ce qui nous arrive, c’est ce que nous faisons avec ce qui nous arrive.

Il faudrait essayer de lâcher-prise en se relaxant, en se détendant, ne serait-ce que quelques minutes en fermant les yeux et lâchant les muscles.

La détente empêche la colère et ainsi nous n’aurons pas de réaction que nous regretterions par la suite. 

D’autres conseils : Eviter le plus possible les personnes au mauvais karma et s’entourer de personnes qui positivent. Pour éviter de craquer, 22% de personnes sondées pratiquent un sport, 20% des femmes font du shopping. Discuter en toute confiance avec son entourage pour cerner les raisons de la mauvaise humeur peut faire aussi beaucoup de bien.

 

Et vous que pensez-vous de la mauvaise humeur ? Que faites-vous pour la combattre ?

 

Photo : smileys © Unclesam - Fotolia

 

 

Betty_Nelly, 11.12.2014